Laurent
Quin (ici face aux verroux)

"Nous sommes ici non pas pour voir mais pour ne pas voir"
Juan De la Cruz
Depuis 2004, Laurent Quin explore des procédés de création tendant vers l'haptique. et le dédoublement. Par un rapport singulier au plan et aux qualités matérielles de l'image, il qualifie la peinture ou la photographie dans une définition de l'événement (ou avènement) où prendre forme sur fond du monde introduit la nécessité d'une esthétique du non-achèvement.
Liant et déliant le vivant qu'en puissance elles recèlent, les figures plastiques affleurent ou creusent une surface que l'on peut qualifier de matricielle mais aussi celle du devenir et du tombeau. Puisant aux sources de l'histoire de l'art, autant d'incitations à scruter notre propre nature par contact et d'engagements à faire contrepoids à un mode de surexploitation mortifère des images.
Hors de la nuit ou de la fange limoneuse de la matière informe d'avant la création et dans la conduite polysémique du langage de voir, le primat de la mandorle y devient bulle de songes et le schéma organique prend des relents de puissantes structures végétales. Dans la vacuité d'un contour, d'un visage ou d'un habit, vit le souvenir d'une présence contenant toutes les potentialités.